Benedicte Gastineau
Chercheur.e
Permanent.e
Chargée de recherche, Institut de recherche pour le Développement (IRD)
Thème(s) de recherche
Mots clés : Transition démographique, fécondité, scolarisation, développement rural, Tunisie, Madagascar, Bénin
Pays d’étude actuels
Bénin, Togo, Burkina Faso, Madagascar
Principales questions scientifiques
Croissance et explosion démographiques, politiques de population et droits reproductifs
Après la seconde guerre mondiale, en référence à la Bombe H., l’expression « explosion démographique » ou « explosion de la population » est courante et fréquemment utilisée dans les médias, dans le vocabulaire des politiques et des institutions internationales et même dans les publications scientifiques. De René Dumond à Nicolas Sarkoky en passant par Claude Levi Strauss ou Le Command Cousteau, nombreux sont ceux qui pensent que la terre est trop peuplée et que nous courrons à la catastrophe (famines, frein au développement économique, migrations incontrôlées du Sud vers le Nord, épuisement des ressources…). Cette crainte trouve une grande audience à un moment de l’histoire démographique particulier : au début des années 1950, la croissance démographique est exceptionnellement rapide, notamment au Sud et dans les pays les plus pauvres. Notre recherche montre comment cette idée d’explosion démographique, de capacité de charge limitée de la terre va orienter la définition et la mise en œuvre des politiques de population et des programmes de planification familiale en Afrique de 1950 à aujourd’hui. Il s’agit de montrer que les politiques et programmes, les indicateurs du développement ont été défini dans un objectif de maîtrise de la croissance démographique plus que dans un objectif de bien-être des femmes, des hommes ou des couples. Pourtant, une analyse fine des changements démographiques permet de nuancer la responsabilité de la croissance démographique dans les difficultés d’accès aux ressources, à l’alimentation, dans la persistance de la pauvreté, etc. en Afrique.
Les changements démographiques dans les sociétés rurales Africaines dans le cadre des relations Population - Développement - Environnement
La transition de la fécondité est un phénomène relativement récent dans la plupart des pays d’Afrique. Elle se déroule selon des temporalités et des modalités différentes d’une région à l’autre. Dans certaines régions rurales, notamment en Afrique de l’Ouest, la transition de la fécondité en est au tout début, alors que d’autres affichent aujourd’hui des niveaux de fécondité exceptionnellement faibles. Notre travail de recherche porte sur des sociétés rurales africaines (Bénin, Madagascar, Tunisie), soumises à des contraintes économiques, écologiques, climatiques et/ou foncières. Il s’agit d’identifier les liens entre les changements environnementaux et les changements démographiques. Ce lien est appréhendé notamment à travers les modifications des structures familiales et des compositions des ménages (arrangements résidentiels, travail et scolarisation des enfants, travail des femmes, niveau de fécondité, etc.). Ces modifications tiennent aux caractéristiques propres des ménages et à des facteurs globaux (législation sur la scolarisation et sur le travail des enfants, politique de santé publique, politique agricole, etc). Il s’agit de comprendre les mécanismes par lesquels les ménages, confrontés à des environnements socioéconomiques, écologiques, climatiques changeant et souvent contraignant développent des stratégies démographiques innovantes, loin des schémas classiques de la transition de la fécondité.
Inégalités d’accès à la scolarisation au Bénin et à Madagascar
Les taux de scolarisation à l’école primaire en Afrique sub-saharienne ont progressé de façon importante en Afrique sub-saharienne cette dernière décennies. Pourtant des inégalités subsistent : entre filles et garçons, entre pauvres et riches, entre urbains et ruraux, etc. Les causes de la sous-scolarisation de certaines populations sont nombreuses. Elles tiennent tant à des facteurs d’offre (écoles en nombre insuffisant, éloignées, etc.) qu’à des facteurs de demande (investissement dans la scolarisation des filles jugée comme non rentable, crainte de l’émancipation des femmes éduquées, coût de la scolarisation, etc.). Notre travail de recherche traite des inégalités sous trois angles :
a) identifier quels sont les enfants qui restent à l’écart du système scolaire (les enfants hors école dans des pays où la majorité des enfants ont accès à la scolarisation primaire) (Madagascar, Tunisie).
b) montrer comment les écoles sont des « fabriques du genre », même lorsque filles et garçons sont scolarisés dans des proportions comparables et comment ces écoles consolident ainsi des inégalités entre les sexes (Bénin et Madagascar).
c) analyser les inégalités en termes d’accès à l’encadrement extrascolaire selon des caractéristiques individuelles ou d’entourage des enfants (Bénin, Togo).
Programmes de recherche
MARGES
Des marges aux normes. Regards croisés sur les transformations des liens familiaux en Afrique
{{translation destination="fr"}} {{translation destination="en"}} ""<div class="lang fr">"" Le projet ANR MARGES étudie de manière interdisciplinaire (anthropologique et démographique) les processus de changement des normes famili ...
En savoir plusAnalyse démographique en Master Mathématiques, stastique appliqués, parcours Mathématiques, statistique appliquée aux sciences humaines et sociales (Aix Marseille Université)
Formations
Formation
Doctorat de démographie, La transition de la fécondité en Tunisie : la question de la baisse de la fécondité dans le cadre des relations Population – Développement – Environnement, Université Paris 10, CERPOS, Directeur de Thèse : Maria Cosio-Zavala