The remaking of the family in East Africa

Acronyme FamilEA
Le LPED coordonne le projet ? Non
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Présentation du projet En Afrique de l’Est, la famille ou la parenté sont au cœur de la construction des identités personnelles ou collectives et des positionnements politiques ; elles donnent un sens à la place de chacun dans le monde et constituent un réseau de soutien interpersonnel. Aujourd’hui, tout laisse penser que les structures familiales de la sous-région subissent de profonds changements, alors que des pratiques innovantes apparaissent au sein des familles. Si l’on considère les multiples rôles que remplit la famille, de tels changements peuvent avoir d‘importantes conséquences dans la vie quotidienne des populations. Or, comme ces nouvelles façons de « faire famille » ne correspondent pas aux conceptions dominantes et conventionnelles de la parenté, ces transformations passent encore largement inaperçues, notamment des statistiques officielles et des politiques publiques : une nouvelle approche scientifique est nécessaire. Cependant, les façons de concevoir la famille selon les disciplines des sciences sociales apparaissent jusqu'ici fort différentes, voire irréconciliables.

Le projet FamiLEA cherche à documenter et comprendre les transformations de la famille en Afrique de l’Est en combinant quatre stratégies : 1) en construisant une conception interdisciplinaire de la famille, au-delà des spécificités de chaque discipline ; 2) en associant les approches qualitatives et quantitatives des différentes sciences sociales pour constituer un ensemble de données communes et partagées ; 3) en conduisant dans deux pays voisins qui se distinguent par leurs structures familiales, le Kenya et l’Ouganda, une recherche comparative auprès de différents groupes sociaux, d’hommes et de femmes, de jeunes, d’adultes et de personnes âgées, en milieu urbain comme rural ; 4) en déployant des recherches individuelles sur des aspects caractéristiques des nouvelles configurations familiales, tout en dialoguant étroitement entre elles et avec les données communes (2).

Au Kenya et en Ouganda, nous partirons des deux capitales pour remonter l’« archipel familial » au cœur des zones rurales. Par-delà la conception statique de l’unité familiale, ce concept d’« archipel familial » nous permettra de capturer les dynamiques des réseaux familiaux qui se déploient sur différentes « îles » décentralisées, au fil des trajectoires familiales, d'emploi et de migrations des individus. Nous remonterons ces réseaux à l’aide d’une approche interdisciplinaire fondée sur les pratiques sociales qui « font famille » au moyen de denses réseaux d’échanges de biens, de services et de personnes en nous inspirant de la théorie de la pratique et des capitaux sociaux de Pierre Bourdieu. Notre perspective interdisciplinaire associe étroitement la démographie et la socioanthropologie, tout en bénéficiant des contributions de la géographie, de l’histoire et des sciences politiques. Notre équipe de recherche est constituée de vingt chercheurs, tant jeunes qu’expérimentés, provenant d’Europe et d’Afrique de l’Est, dont nombre d’entre eux disposent d’une longue expérience de recherche commune et interdisciplinaire. Elle est dirigée par le Département d’anthropologie et de sociologie de l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) à Genève, l’Institut de démographie et de socioéconomie de l’Université de Genève (IDESO) et l’Unité de recherche ‘Démographie des pays du Sud’ (DemoSud) de l’Institut national d’études démographiques (INED) de France.

Le projet se déploie sur quatre phases qui s’appuient les unes sur les autres. La première propose un exercice de recherche commun à tous les chercheurs pour construire le cadre conceptuel interdisciplinaire qui fondera la deuxième phase. Celle-ci rassemblera les données quantitatives et qualitatives issues d’un questionnaire démographique et d’entretiens semi-directifs associés à l’observation participante. Ces deux phases proposeront un cadre théorique et empirique sur lequel les recherches individuelles des vingt chercheurs se construiront progressivement, dans une troisième phase. La quatrième phase synthétisera les résultats des recherches individuelles et collectives au moyen de publications destinées tant au monde scientifique qu’aux gouvernants. La recherche impliquera les différentes parties prenantes, au moyen d’ateliers, de conférences publiques et de réunions avec les administrations concernées dans les deux pays au début et à la fin de la recherche
Financement
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État du projet En cours
A archiver Non