Environnement et santé (ENSAN)

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Description Constamment, les êtres humains interagissent avec leur environnement. À ce titre, certains facteurs agissant sur des compartiments environnementaux, comme l’air, l’eau ou la biocénose, peuvent avoir un impact sur la santé des populations humaines. Les recherches menées à l’interface environnement-société-santé doivent autant s’attacher à identifier les risques environnementaux, à différentes échelles, qu’à mieux comprendre leurs effets potentiels sur la santé humaine.

Seule une approche interdisciplinaire permet d’étudier, de façon intégrative, ces relations fines et parfois complexes, entre les facteurs environnementaux et la santé humaine et environnementale en prenant en compte les multiples liens et interactions, intégrant également le contexte spatial, social, économique, culturel et politique plus large. Le domaine « santé-environnement » offre par ailleurs un champ de recherche fécond pour la compréhension des mutations sociales en cours. C’est l’objectif du pôle ENSAN - Environnement-Santé.

À partir de plusieurs projets de recherche menés, tant aux Suds qu’aux Nords, en milieu rural qu’en milieu urbain, les travaux réalisés dans le pôle ENSAN démontrent comment les transitions socio-environnementales contemporaines remettent au cœur des débats les interdépendances, complémentarités et/ou tensions entre santé humaine et préservation des écosystèmes. Il s’agit de mettre en évidence les apports heuristiques de cette approche, mais aussi les limites et difficultés. Interdisciplinaires par essence, les travaux menés sont relatifs à la qualité de l’eau, à la pollution des sols et aux animaux vecteurs (moustiques, rats...), mais aussi aux interactions entre société et santé (épidémies, usages de pesticides, politiques publiques, médicaments, etc.).
Axes de travail Ils se déclinent en sept thèmes principaux :

Pollutions et invisibilités

L’analyse sociologique proposée repose sur la notion d’invisibilité quant aux processus sociaux liés à ces pollutions. Invisibilité « matérielle » tout d’abord quant à la détection des effets sanitaires ou environnementaux mais également invisibilité sociale. Celle-ci résulte de dynamiques individuelles et collectives qui se modifient au fil du temps entre des phases de « silence » et de mobilisation.

Espèces proliférantes

À partir d’un suivi d’espèces proliférantes à enjeux environnementaux et sanitaires (les moustiques, les rongeurs, les méduses ainsi que les algues et micro-algues), les recherches développés dans ce thème proposent une réflexion sur les interactions entre vulnérabilités écologiques et sociétales, ou, vulnérabilité socio-écologique en tant qu’affectation conjointe et/ou concurrente du bon état écologique des milieux, du « bien-être » et de la santé des populations humaines.

Accès à l’eau et conditions environnementales de vie

Il s’agit de dépasser la question des inégalités sociales en interrogeant l’exposition aux nuisances, aux risques et aux dangers environnementaux des populations vivant en milieu urbain africain afin de mettre au jour dans quelles mesures ces conditions environnementales de vie sont un facteur important de renforcement des inégalités sociales.

Epidémies, sociétés et politiques sanitaires

Les épidémies s’inscrivent simultanément dans les champs du biologique, de la santé et de l’environnement mais aussi du social, du politique, du culturel. Des recherches transdisciplinaires sont menées au sein du pôle Ensan du LPED, en particulier ces dernières années sur Ebola, le paludisme et le covid-19. Elle s’intéressent aussi bien aux contextes socio-culturels de la transmission qu’à la vie sociale de mesures sanitaires (isolement, quarantaine, distanciation, contrôle des frontières, relation société humaine et animaux, rites funéraires, dispositif préventif, etc.).

Médicaments et sociétés

Les médicaments, considérés ici comme tout produit utilisé dans le traitement et la prévention de questions de santé ou pour l’augmentation de conditions psychiques ou physiques, sont analysés comme des objets scientifiques, thérapeutiques, populaires et marchands. Leur vie sociale est notamment explorée en référence à la pharmaceuticalisation et à la marchandisation des soins dans les systèmes de santé. Un focus spécifique est accordé aux différents marchés du médicament (publics, privés, subventionnés, formels, informels, de génériques, de phytothérapie standardisée, etc.) existants sur un territoire, aux régulations qui les encadrent, aux pratiques de ventes et aux usages dont ils sont l’objet. Leurs modes de production et d’innovation sont aussi pris en compte.

Politiques publiques et pesticides

Après avoir travaillé sur la vie sociale des pesticides en Afrique de l’Ouest (circulation et usages des pesticides en agriculture urbaine au Bénin et en Côte d’Ivoire), les recherches actuellement menées en Côte d’Ivoire porte sur l’analyse anthropologique de l’enchevêtrement complexes de logiques d’acteurs (institutionnels et professionnels) dans la mise en œuvre des politiques publiques relatives à la circulation et les usages des pesticides en agriculture urbaine en Afrique de l’Ouest.

Villes, sociétés et santé

L’urbanisation, phénomène marquant des dernières décennies, reste mal contrôlée, notamment en Afrique, avec d’importantes conséquences sur le bien-être des populations. Parmi les inégalités qui perdurent et s’accroissent dans ces environnements urbains (logement, transport, accès à l’eau, assainissement, etc.), celles relatives à l’accès aux soins sont particulièrement flagrantes. L’analyse socio-territoriales de la santé dans les espaces urbains permet ainsi de mieux comprendre comment se construisent les dynamiques sanitaires et les inégalités socio-spatiales en matière de santé dans des villes secondaires en Afrique.
Animation de l'axe de recherche

Personnel LPED impliqué

Actions de recherche associées