Annuaire du labo

Martina Tuscano

Enseignant.e chercheur.e

Permanent.e

martina.tuscano@univ-amu.fr

HAL
Tuscano Martina

Mes recherches se situent en sociologie de l’environnement. Je m’intéresse, plus particulièrement, aux rapports contemporains entre société et environnement depuis les domaines de l’agriculture et de l’alimentation. Au niveau méthodologique, mes recherches s’appuient de manière privilégiée sur l’enquête ethnographique et sur l’étude de « cas », dans une perspective comparative au niveau national et du bassin méditerranéen (PACA,Drôme/France; Sardaigne/Italie). Elles se structurent autour de trois axes de recherche : le premier aborde les transformations des mobilisations environnementales et des initiatives citoyennes; le deuxième porte sur de l’écologisation des politiques publiques sectorielles et leurs effets à l'échelon territoriale; le troisième cherche à documenter les pratiques agricoles et alimentaires dans un contexte de tension aigue sur la durabilité et les usages des ressources naturelles.

En septembre 2024, j'ai intégré le LPED et j'ai inscrit mes recherches dans l'Axe "Intéractions Natures-Sociétés". Mon projet de recherche porte sur les résistances citoyennes et les mobilisations autour des ressources agricoles et alimentaires. Tandis que le traitement politique des problèmes environnementaux fait parfois l’objet d’oppositions radicales de la société civile, certains groupes sociaux prônent un usage plus raisonné des ressources et s’engagent dans des mobilisations plus discrètes. Ces dynamiques témoignent de différentes sortes d’une même recomposition des engagements environnementaux et, plus généralement, de l’action collective.Elles montrent également les réappropriations contémporaines des enjeux environnementaux et écologiques. L’agriculture et l’alimentation, et les ressources naturelles associées, offrent un terrain privilégié pour observer ces transformations.

Ce projet s’inscrit dans l’horizon d’une sociologie des mobilisations en dialogue avec la sociologie politique et les champs de l’environnement, de l’agriculture et de l’alimentation.

  • Programmes de recherche
« Collaborative Landscape planning for Enhanced Agrobiodiversity and Resilience » (CLEAR), coordonné par Sonoko Bellingrath-Kimura, Prof. au Leibniz Centre for Agricultural Landscape Research (ZALF), financement SUS-CROP ERA-NET, AAP 2022.

« Ecosyat - Conceptions et apprentissages autour des processus d’écologisation à l’échelle des systèmes agri-alimentaires territoriaux », coordonné par Claire Lamine, DR INRAE, et Danièle Magda, DR INRAE, financement du méta-programme METABIO (INRAE), AAP 2020.

« Transition agroécologique à l’échelle des systèmes agri-alimentaires en France et au Brésil », coordonné par Claire Lamine, DR INRAE, et Alfio Brandenbourg, Professeur Université de Curitiba, financement CAPES COFECUB, AAP 2019.

« EXCIPIENT : Expérimentations Citoyennes, Passeurs d’Initiatives, et Engagements dans la Transition agricole et alimentaire », coordonné par Laurence Granchamp, MCF, Université de Strasbourg, financement par le programme de recherche Cit’In (Ministère de la Transition écologique), AAP 2018.

Programmes de recherche

Mobilisations citoyennes pour la défense des terres agricoles

ENVITERRA

Mobilisations citoyennes pour la défense des terres agricoles

Résumé : L'emprise croissante de l'urbanisation sur le foncier agricole et l'artificialisation des sols soulèvent aujourd'hui des problèmes écologiques, climatiques, de sécurité alimentaire qui sont l’objet de mobilisations cito ...

En savoir plus
Membres
  • Aspe Chantal
  • Barthélémy Carole
  • Jacqué Marie
  • Tuscano Martina

Je dispense des enseignements au sein de l'UFR Sciences et de l’Institut Pythéas – OSU.
Dans ces parcours de formation (de la L1 au M2), j’enseigne la sociologie générale, ainsi que les spécialités relatives aux champs de l’environnement, des risques, des sciences et de la santé. J'enseigne également l’épistémologie et les méthodes d’enquête en sciences sociales.

Niveau licence - UFR Sciences
Lic. SVT – parcours Homme et Environnement
Lic. Sciences Sanitaires et Sociales
Lic. MIASHS
Lic. Sciences et Humanités

Niveau Master - OSU Pytheas
Master Gestion de l'Environnement, parcours ECOGEST
Master Gestion de l'environnement - Parcours Gestion territoriale des risques naturels et technologiques
Master Information et médiation scientifique et technique
Master Gestion de l'Environnement et Métiers de l'eau / UFTAM

2024 - en cours
Maîtresse de conférences en sociologie - Aix Marseille Université
UMR 151 LPED (AMU/IRD). Axe "Intéractions Natures-Sociétés"

2023-2024
Post doctorante en sociologie – Université Grenoble-Alpes
  • UMR 5194 PACTE (CNRS, Université Grenoble-Alpes, Sciences Po Grenoble). Équipes « Environnements » et « Villes et territoires »
2021- 2023
  • Attachée temporaire d’Enseignement et de Recherche en section 19 (Sociologie, démographie) à temps plein – Faculté des Sciences – Aix-Marseille Université
  • UMR 7064 MESOPOLHIS (CNRS, Aix-Marseille Université, Sciences Po Aix). Axe 4 « Dynamiques socio-spatiales et mobilisations politiques »
2017-2021
  • Doctorante contractuelle en sociologie – bourse de recherche ADEME/INRAE
  • UR 767, Écodéveloppement (ACT/INRAE) /UMR 8562, Centre Norbert Elias (EHESS)

Je suis membre et co-responsable du réseau thématique de Sociologie de l’environnement (RT38) de l’Association Française de Sociologie.

Je co-anime avec Aurélie Cardona (Chargée de recherche/INRAE) le séminaire de recherche "Contester les transitions écologiques: critiques et oppositions".

Tuscano, Martina. 2022. « L’alimentation au défi de l’écologisation. Une analyse sociologique de l’action publique et de l’action collective dans deux territoires de Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Thèse de doctorat, Paris, EHESS.

Sous la direction de Claire Lamine (Écodéveloppement/INRAE).

  • Résumé
Depuis une vingtaine d’années, l’enjeu environnemental est érigé en problème central autour duquel les récits et les projets collectifs doivent être formulés et construits pour être légitimés. Il investit l’ensemble des domaines sociétaux et les domaines agricole et alimentaire n’échappent pas à ce processus. Ce travail retrace l’émergence des questionnements environnementaux en matière d’agriculture et d’alimentation au prisme des politiques publiques locales et de mobilisations citoyennes. Déroulée entre 2017-2020, l’enquête combine approches sociohistorique et ethnographique au sein de deux territoires de l’arrière-pays méditerranéen, le Var et les Alpes-Maritimes.
L’analyse s’attache à comprendre la manière dont des acteurs mobilisés au sein de collectifs institutionnalisés, militants ou expérimentaux, s’emparent des questions environnementales dans un champ d’action singulier. Ce travail se situe en sociologie de l’environnement et mobilise les cadres conceptuels de la sociologie des mobilisations et des problèmes publics, ainsi que de la sociologie de l’action publique. Au fil d’une enquête qui m’a conduite à suivre de près des citoyens et des professionnels engagés dans le milieu associatif, des agriculteurs et des élus, j’ai produit une double analyse concernant l’intégration progressive des registres environnementaux dans les politiques agricoles et alimentaires territoriales et les mobilisations citoyennes (1990-2020).
L’analyse sociohistorique montre que les « récits de l’écologisation » fabriqués localement résultent à la fois de l’écologisation des politiques agricoles et alimentaires, et de revendications portées localement par des collectifs d’acteurs agricoles et non agricoles. Ces récits se bâtissent et circulent à l’appui d’oppositions, de conflits territoriaux et d’alliances locales, et s’affirment grâce à l’engagement d’acteurs qui circulent dans les réseaux militants et alternatifs comme dans les espaces délibératifs locaux. La dimension physique du territoire, l’histoire économique, politique et économique locale, sont des variables centrales dans la construction d’une « question environnementale ».
De manière complémentaire, l’analyse ethnographique examine des dispositifs et de programmes de l’action publique territoriale (e.g. Projets Alimentaires Territoriaux) et des initiatives citoyennes (associations environnementalistes, structures de l’ESS, mobilisations de consommateurs, groupements de producteurs). Elle montre que l’écologisation des politiques agri-alimentaires s’accompagne d’une « projectification » de l’action publique, qu’inféode le changement aux programmes étatiques dédiés et à un recours massif à l’expertise. Elle suggère également que les formes d’action collective étudiées traduisent des compréhensions différenciées des problèmes environnementaux ancrés dans des contextes politiques, économiques et sociaux situés.
Par la combinaison d’une approche sociohistorique et ethnographique, cette thèse propose alors une lecture territoriale de la question environnementale, construite socialement et politiquement et ancrée dans des espaces physiques singuliers.